CARTE D’IDENTITÉ
Nom botanique : Pogostemon cablin
Famille : Lamiaceae
Sexe : masculin
Origine : zones tropicales d’Amérique du Sud et du sud-est asiatique
Provenance : Inde
Taille : environ 1 mètre
Partie distillée et utilisée : feuilles séchées
Type d’extraction : distillation à la vapeur d’eau
Couleur et aspect de l’huile essentielle : jaune à brun rougeâtre, liquide plus ou moins visqueux
Chémotype : Patchoulol, Alpha-bulnésène, Alpha-guaiène, Bêta-caryophyllène …
ON M’AIME POUR…
Ma note boisée et légèrement terreuse, herbacée et épicée, sucrée voire liquoreuse, soutenue par des accents fumés, camphrés, poussiéreux voire même moisis, traversée de discrètes envolées de tabac et de savon.
ET MOI J’AIME
Les sols riches et ombragés sont ma préférence (à moi). Plante aromatique tropicale, je me sens comme un poisson dans l’eau dans les contrées d’Amérique du Sud, aux Philippines et en Indonésie.
SIGNES PARTICULIERS ?
Petit arbrisseau toujours vert, je suis pourvu de tiges dressées sur lesquelles se déploient de larges feuilles persistantes, ovales, crénelées, dentelées et velues, ainsi que des fleurs en épis dont les couleurs ondulent du bleu au blanc. Mon singulier feuillage inspirât le surnom de « Patch » (vert) et « ilai » (feuille) aux tamouls, qui me conviaient à leurs sortilèges divins pour s’assurer prospérité financière, passion et amour !
SÉQUENCE CULTURE
La variété (Pogostemon cablin), originaire d’Asie, atteint les terres d’Europe par l’Angleterre, au XIXème siècle. À l’époque victorienne, on utilisait ses feuilles en pot pourris et sachets. Vers 1850, en France, la légende raconte que son parfum doit au hasard son retentissant succès.
En effet, des châles en cachemire entreposés sur les Grands Boulevards parisiens, en provenance d’Inde et d’Indonésie, étaient enveloppés dans des feuilles de patchouli pour se protéger des mites. Ils attiraient les femmes pour leurs couleurs chatoyantes autant que leur odeur enivrante, fascinant également les parfumeurs, empressés de l’introduire dans leurs créations. À la fin du XIX° siècle, le patchouli fut qualifié « d’antichambre de l’enfer », car les maîtresses d’hommes riches s’en servaient pour les attirer dans leur lit, au grand dam de leurs épouses délaissées. Puis, dans les années 1960/70, il devint pour les hippies emblème de sensualité et de libération sexuelle, au point qu’aujourd’hui encore on l’assimile à une addiction au plaisir.
BON À SAVOIR
Pour optimiser la production de patchouli, il est préférable de récolter ses jeunes feuilles chargées d’essences puis de les laisser sécher et légèrement fermenter à l’ombre, en tas épais, avant de les distiller 6 à 8 heures durant (car un tel nectar se mérite !). La qualité dite “claire” ou “light”, que l’on trouve sur le marché de la parfumerie, indique des feuilles distillées dans des alambics en inox (incolores) n’entraînant pas d’oxydation (contrairement à ceux en fer ou en cuivre). Plus premium encore, l’appellation « patchouli cœur » certifie une huile essentielle pure et élégante, enrichie en patchoulol (sesquiterpénol), débarrassée de ses notes dites « sales ou moisies ».
LE MOT DE JEAN-CHARLES SOMMERARD
« Ce parfum naturel m’envoûte tant il touche mon féminin et masculin à la fois. Il sonde les êtres comme nul autre et instille dans mes parfums une force mystique, voire tribale. Sa présence suffit à apporter son assise et son âme rebelle à la fragrance LEATHERY FLESH. »